L’étrange rencontre de Mademoiselle T et de Monsieur JV
L’ETRANGE RENCONTRE de Mademoiselle T et de Monsieur JV
Conférence du 12 Mai 2007
Mariage de Jean-Vincent et Tiffanie
Tiffanie, Jean-Vincent,
Mesdames, Mesdemoiselles, Messieurs,
La conférence de notre cercle culturel portera ce soir sur un sujet d’actualité, l’étrange rencontre entre Mademoiselle T et Monsieur JV et permettra, je l’espère, de mettre en lumière les circonstances qui ont menées à cette improbable situation : la raison pour laquelle nous sommes tous ici dans le même lieu et au même moment à célébrer ensemble les tous récents Monsieur et Madame A !
Quelle belle assemblée venue de multiples et parfois lointaines contrées !
Marsannay la Côte avec ses Marcenaciens surnommés « Pataras » par tradition
Saint-Étienne avec ses Stéphanois
Le Pecq avec ses Alpicois
Dol de Bretagne avec ses Dolois (comme Astérix)
Sartrouville avec ses Sartrouvillois
Sans oublier les Catalans… et tous les cas qui ont du talent !
Perpignan avec ses Perpignanais
Canohès avec ses Canouhards
Et probablement Piénohès vu le nombre de Piénouhards ici…
Pour vous tous, j’aborderai divers thèmes qui ont influencé la vie de nos tourtereaux et qui ont conduit à leur idylle.
Tous les sujets traités tournant autour du transport amoureux, les transports seront donc notre fil rouge, celui qui relie ces deux cœurs pour un bonheur que nous leur souhaitons infini.
Le chemin de leurs amours est donc jalonné de coïncidences liées au thème du transport : trains, moto, Internet, camions militaires, logistique ou encore selle de cheval…
Commençons par le train :
Prenez leurs initiales : T et JV, TJV, ça ne vous fait penser à rien ?....
Autre chose : nous ne sommes pas ici par hasard, savez-vous qu’ici même, à Canohès, Auguste Estrade, Ingénieur Polytechnicien, propriétaire du Mas du Moulin, a présenté à l'Exposition Universelle de Paris, en 1889, une locomotive "à grande vitesse" de sa conception, baptisée "la Parisienne" avec laquelle il espérait atteindre 120km ?
Voilà une figure locale bien motivante, d’ailleurs, ne dit-on pas que les locaux motivent ?
De plus, le père du marié a été cheminot, d’un train de vie modeste, il a mené son train-train quotidien calmement, jamais à fond de train, bottant l’arrière train de son fils chaque fois qu’il le méritait …Charmeur comme un Julio Iglesias, il n’a jamais manqué d’entrain, sans être un boute-en-train.
C’est ainsi que Jean-Vincent, baigné par ses lectures de « la vie du rail » a filé le train à sa fiancée, une fille de 1ère classe pour qui il a eu le ticket alors qu’il était encore un 2ème classe, une fille pour qui il n’a jamais dû prendre le train en marche, car il y a des trains qui ne repassent pas deux fois alors que d’autre sifflent trois fois.
Et pour retrouver régulièrement sa dulcinée, quittant un père bricoleur et une mère artiste pour rejoindre un Perpignan et une Mer Méditerranée, Jean-Vincent a dû être patient, le chemin de fer a été son chemin de croix, et prenant tous les chemins de traverses, il a ramé dans les rames, tramé dans les trams, évité les trous de ballast, divagué dans les wagons, pris les bons aiguillages de la vie, rêvé de massage à niveau pour calmer ses caténaires, il s’est gargarisé du nom de sa belle, omnibus roulant vers la femme-nibus, retrouvant sa muse sous la façade de la gare de Perpignan, femme devenue centre cosmique de son monde, son Dali conjugal, celle avec qui il est en train de se marier !
Une fille belle, douce, sensible, intelligente et saine… car si elle est saine c’est F !
F comme Folle d’amour, Forte, Féminine et Facile à vivre, Familiale et Fantastique, Féconde et Fidèle, Fière de toi, Formidable Fleur Frémissante de plaisir ou encore F comme Framboisier à la crème chantilly…
Mais je vais passer à un autre sujet car à ce train là je n’aurais jamais fini…
Avant de se connaître tous les deux travaillaient dans les transports :
Tiffanie s’occupait de logistique dans une entreprise de transport routier après une partie de son adolescence passée sur le moyen de transport considéré comme le plus vieil ami de l’homme et le plus vieil ennemi de ses fesses : la selle d’un cheval !
Avec sa monture, elle a appris à surmonter les obstacles de la vie et le lui a bien rendu en lui évitant l’abattoir.
D’ailleurs ce cheval a un nom de transport, car Tabur est une marque de barque ou encore le nom d’une comète…
Pendant ce temps, après une jeunesse troublée, marquée par des fréquentations douteuses – beaucoup de ses amis sont gendarmes - Jean-Vincent conduisait des camions dans l’armée.
Basé à Marseille, Jean-Vincent s’était converti à l’OM, l’Obéissance Militaire, apprenant la discipline des petits hommes verts et évitant – comme par miracle - de se transformer en fumeur – alcoolique - ultra violent, comme le système conduit à le devenir.
Pendant ses classes, les marches forcées étaient harassantes, le sac à dos rempli de cailloux, de choux, de genoux et de hiboux, les rangers toujours trop serrées car il fait du 48…
Les militaires ne sont pas des lumières mais c’est quand même avec eux que Jean-Vincent a attrapé le plus d’ampoules !
Au Kosovo, il a eu le sentiment d’avoir Serbie à quelque chose.
On lui avait promis qu’il y aurait du monde aux Balkans mais là-bas si tu crois aux salades, tu te retrouves vite fait en Macédoine.
En Afghanistan, il a passé son temps à attendre, assis sur un taliban, une paire d’afghan pour se protéger du froid, car il neigeait là-bas … une météo à devenir Kaboul et pas un Ben Laden à se mettre sous la dent.
En Côte d’Ivoire, avec l’opération Licorne, il a trouvé des éléphants sans se tromper grâce à la défense nationale. Au milieu des rebelles qui fêtaient leurs victoires dans la joie et la négresse !
Parlons de leur rencontre … à travers un autre mode de transport : Internet
Sans le haut débit, les forums de rencontre, le transport à travers l’espace de millions de données par seconde les concernant, nous ne serions pas là à festoyer ce soir ! Jean-Vincent a très tôt compris l’intérêt d’Internet, passionné de technologie, il possède toujours un PC neuf, constamment immatriculé en www.
Et c’est sur la toile que notre Spider Man va capturer sa Wonder Woman…
Ces deux-là étaient faits l’un pour l’autre, est-ce une coïncidence si le signe Arobase ressemble à un escargot, animal totem de la Bourgogne et du Roussillon ?
Pendant que des jeunes se cament, eux ils se Web-cament…
Cependant, méfiez-vous des rencontres sur Internet !
Prenons leur exemple : à l’écran ils faisaient la même taille… mais le jour où ils se sont donnés rendez-vous, ils ne se sont pas vus ! Et leur première vraie rencontre physique a eu lieu lorsque Tiffanie s’est cognée la tête contre le genou de Jean-Vincent !
Continuons avec le premier moyen de transport qui les a rapprochés, la Moto :
Dès les premiers échanges de nos deux amoureux, la moto a été le sujet favori, il n’était question que de puissance de l’engin, nettoyage de culasse, suçage de roues, volume du piston, tuyau d’échappement, …
Ils se voyaient déjà tous deux gainés de cuir, la femme et les bottes, l’homme et les gants !
Le jeune homme fougueux se disait prêt à la suivre partout dans le sillon de sa roue : tracer son roue-sillon avec des roues Fart serrées avec une clef Allen d’A.
Elle lui promettait de lui offrir un bol d’or rempli d’un filtre à particules, catalyseur de leur amour…
Ils cherchaient tous les deux à présent le mot juste. Le mot juste c’est entre le mot tôt et le mot tard.
Fort de sa culture africaine, il expliquait à sa belle qu’en Lingala, langue du Congo, Moto veut dire l’Homme, qu’en Swahili, idiome d’Afrique de l’Est, Moto signifie le Feu et qu’en Dioula, parlé à Abidjan, Moto veut dire motocyclette. Il était donc l’homme qui allait lui mettre le feu … au cœur !
Sur une photo prise en Côte d’Ivoire, il portait des culottes, des bottes de moto, un blouson de cuir noir avec un nègre sur le dos.
Le rêve de Tiffanie et de Jean-Vincent était d’être mariés par le célèbre curé motard de Dijon, l’abbé Canne.
Maintenant ils vont enfin se mettre en selle et passer officiellement du casque intégral au nu du même type.
Alors permettez-moi de m’effacer maintenant pour les laisser se transporter de bonheur …